L’alcool au volant – une spécialisation

by | Sep 15, 2025 | Non classé | 0 comments

À l’heure où nous essayons tous de protéger nos professions contre l’obsolescence, je me trouve à Tilburg, aux Pays-Bas, dans un atelier de soudure. Je n’ai pas l’intention de me reconvertir de sitôt dans le monde plus manuel de la carrosserie. Non, je suis ici pour servir d’interprète pour des carrossiers français qui sont en train de se faire certifier par le constructeur automobile afin d’obtenir leur accréditation. Ils se préparent à un avenir florissant rempli de voitures électriques.

Alors pourquoi suis-je en train de planifier mon prochain cours d’œnologie et ma future campagne de prospection en Bourgogne ? S’agit-il de préparer ma carrière pour l’avenir ou d’un retour nostalgique à la terre, à une tradition séculaire qui est également victime de nouvelles tendances et d’une nouvelle génération ?

Les jeunes adultes d’aujourd’hui boivent de moins en moins de vin et, lorsqu’ils en boivent, ils optent davantage pour des blancs faciles à boire et festifs que pour des nectars plus complexes et plus robustes. L’abandon croissant de la viande rouge saigne aussi le marché des rouges puissants, tandis que les vins sans alcool font fureur.

Devrais-je donc abandonner la haute tension au profit du Haut-Médoc, les voitures au profit de Viognier, les châssis au profit de Chablis ? Mon projet est de jongler entre mon amour des voitures et ma passion pour le vin, en parallèle et pas en même temps bien sûr, comme nous le rappellent les campagnes de lutte contre l’alcool au volant.

La spécialisation est une question d’immersion et d’expérience pratique. Sur le terrain, les mots prennent un sens concret. Dans l’industrie automobile, la terminologie officielle est colorée des termes imagés utilisés dans les ateliers, tandis que la dégustation et la compréhension du vin donnent à mon vocabulaire un véritable goût de terroir.

Loin d’être un traducteur n’ayant qu’une connaissance théorique du sujet, ces deux immersions (chez le constructeur de voitures électriques dont-on-ne-doit-plus-prononcer-le-nom et à l’Ecole des Vins et des Spiritueux) m’ont permis d’améliorer mon autonomie, d’enrichir mes options, d’ajouter du corps à mes connaissances et une nouvelle profondeur à mon expérience. Bref, je fais un retour vers le futur… avec modération.

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