A l’heure où nous essayons tous de protéger nos professions contre l’obsolescence, je me trouve à Tilburg, aux Pays-Bas, dans un atelier de soudure. Je n’ai pas l’intention de me reconvertir de sitôt dans le monde plus manuel de la carrosserie. Non, je suis ici pour servir d’interprète pour des carrossiers français qui sont en train de se faire certifier par le constructeur automobile afin d’obtenir leur accréditation. Ils se préparent à un avenir florissant rempli de voitures électriques.
Alors pourquoi suis-je en train de planifier mon prochain cours d’œnologie et ma future campagne de prospection en Bourgogne ? S’agit-il de préparer ma carrière pour l’avenir ou d’un retour nostalgique à la terre, à une tradition séculaire qui est également victime de nouvelles tendances et d’une nouvelle génération ?
Les jeunes adultes d’aujourd’hui boivent de moins en moins de vin et, lorsqu’ils en boivent, ils optent davantage pour des blancs faciles à boire et festifs que pour des nectars plus complexes et plus robustes. L’abandon croissant de la viande rouge saigne aussi le marché des rouges puissants, tandis que les vins sans alcool font fureur.
Devrais-je donc abandonner la haute tension au profit du Haut-Médoc, les voitures au profit de Viognier, les châssis au profit de Chablis ? Mon projet est de jongler entre mon amour des voitures et ma passion pour le vin, en parallèle et pas en même temps bien sûr, comme nous le rappellent les campagnes de lutte contre l’alcool au volant.
La spécialisation est une question d’immersion et d’expérience pratique. Sur le terrain, les mots prennent un sens concret. Dans l’industrie automobile, la terminologie officielle est colorée des termes imagés utilisés dans les ateliers, tandis que la dégustation et la compréhension du vin donnent à mon vocabulaire un véritable goût de terroir.
Loin d’être un traducteur n’ayant qu’une connaissance théorique du sujet, ces deux immersions (chez le constructeur de voitures électriques dont-on-ne-doit-plus-prononcer-le-nom et à l’Ecole des Vins et des Spiritueux) m’ont permis d’améliorer mon autonomie, d’enrichir mes options, d’ajouter du corps à mes connaissances et une nouvelle profondeur à mon expérience. Bref, je fais un retour vers le futur… avec modération.
Blog 2 – Specialising in drinking and driving
At a time when we’re all trying to futureproof our professions, I’m sitting here in Tilburg in the Netherlands in a welding workshop. I’m not planning a switch to the more manual world of bodywork any time soon but am here interpreting for a French bodyshop that is being certified by the car manufacturer to obtain their accreditation. They are gearing up for a thriving future filled with electric cars.
So why am I making plans for my next oenology course and prospection campaign in Burgundy? Is this about sustainable career building or a nostalgic retreat back to the earth, into a centuries-old tradition that is also falling victim to new trends and a new generation?
Today’s young adults are consuming less and less wine and, when they do, opting more for easy-drinking, festive whites rather than the more seriously complex, robust reds. The growing shift away from red meat is also turning the proverbial knife in the side of the market for powerful reds, while alcohol-free wines are all the rage.
So, should I turn my sights from high-voltage to Haut-Médoc, from cars to Cahors, from chassis to Chablis ? My plan is to juggle between my love of cars and my passion for wine, in parallel rather than simultaneously mind you, as the don’t drink and drive campaigns remind us.
Specialising is all about immersion and practical experience. On the ground, the words on the page take on tangible meaning. In the automotive industry, the official terminology becomes tinged with the colourful terms actually used in the workshops, while tasting and understanding wine gives my vocabulary a genuine taste of the terroir.
Far from being a translator with only a theoretical grasp of the subject matter, both of the immersions (at the electric car manufacturer who-must-no-longer-be-named and at the Ecole des Vins et des Spiritueux) have allowed me to extend my range and upgrade my options and enjoy a new body of knowledge and depth of experience. In short, I am looking back to the future… with moderation.
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